Régularisation annoncée d’Airbnb au 7 décembre :
Alda fait le point
Bayonne, le 13 décembre – Fin septembre dernier, les associations Alda et « Saint Malo J’y vis… j’y reste ! » obtenaient une première victoire d’étape importante : Airbnb annonçait se mettre en règle avec la loi sur les numéros d’enregistrement sur Anglet, Bayonne et Saint-Malo, et ce dès le 7 décembre. Les 2 associations se sont également réunies ce vendredi 3 décembre avec le cabinet de la ministre du logement Emmanuelle Wargon pour aborder le dossier des locations de courtes durée. Alda fait aujourd’hui un premier point sur l’opération de régularisation d’Airbnb sur Bayonne et Anglet, et rappelle l’urgence d’adopter une mesure ferme de compensation pour stopper définitivement la « airbnbisation » du parc local de résidences principales.
Ce vendredi 3 décembre, Alda, le collectif « Saint Malo j’y vis…j’y reste » et le DAL se sont réunis avec Pierre Manenti et Florian Leduc, respectivement conseiller politique et conseiller logement de la ministre Emmanuelle Wargon. Nos associations avaient notamment donné une conférence de presse commune le 16 octobre 2021 à Paris, aux côtés d’autres collectifs comme « Paris vs Bnb », devant le siège national d’Airbnb pour interpeller la ministre. La discussion portant sur nos demandes de réglementation plus contraignante sur les locations de courte durée s’est révélée plutôt décevante, le gouvernement actuel ne manifestant aucune ambition particulière à ce niveau. Elle a par contre ouvert des perspectives concernant le changement de fiscalité dans ce domaine, pour changer la situation actuelle proprement aberrante : les abattements fiscaux avantagent clairement les locations à courte durée sur les locations à l’année. Le cabinet de la ministre du logement s’est engagé à remettre à nos associations pour janvier 2022 une étude qui doit être faite par l’IGF sur les moyens de renverser cet avantage absurde. Ce serait une première étape importante pour plaider la modification de ce régime fiscal dans le cadre du projet de loi de finances 2022.
Contrôle de la régularisation d’Airbnb
De nombreuses actions avaient été menées au cours de l’année écoulée pour tenter de freiner la prolifération des meublés de tourisme permanents de type Airbnb dans des régions comme la Bretagne, la côte méditerranéenne ou le Pays Basque. Stoppées dans leur développement sur les grandes villes comme Paris, Lyon, Bordeaux, Nantes qui constituaient leur marché principal, les plateformes comme Airbnb avaient en effet décidé cette dernière année de se redéployer vers les petites villes du littoral et les territoires ruraux. Nos actions ont porté leurs fruits et Airbnb a décidé le 23 septembre dernier de rajouter Anglet, Bayonne et Saint-Malo à la liste des villes comme Paris, Lyon, Nantes ou Toulouse où elle a accepté de se mettre en règle avec la loi. Du coup, sur Anglet, Bayonne et Saint-Malo, plus aucune annonce de logement entier à location de courte durée ne pourra être publiée à compter de ce 7 décembre 2021 sur le site d’Airbnb sans numéro d’enregistrement (ce que la loi imposait pourtant à Airbnb depuis 2017, et qu’elle devrait également respecter dans toutes les autres communes). Alda a procédé à l’examen du site d’Airbnb ce jeudi 9 décembre pour contrôler la réalité de la régularisation et ses effets concrets.
Entre 23 et 30 % d’annonces de logements entiers en moins
Sur Anglet, on est passé de 1261 logements entiers proposés en location de courte durée sur le site Airbnb avant le 7 décembre à 971, soit 23 % en moins. Sur Bayonne, le nombre de logements entiers a baissé de 766 à 541, soit 30 % en moins (Chiffres du 9 décembre 2021). Il reste quand même plusieurs dizaines de logements entiers toujours proposés à la location de courte durée sans numéro d’enregistrement (ce qui montre qu’Airbnb ne maîtrise pas ses bases de données). Enfin, l’examen minutieux réalisé par Alda nous a permis d’identifier 24 faux numéros sur Bayonne et 40 sur Anglet. Les propriétaires ont fourni un numéro bidon à Airbnb qui s’en contente et publie malgré tout leurs annonces.
Nous voyons que l’action d’Alda en Pays Basque, comme celle d’autres collectifs ailleurs, porte ses premiers fruits, mais qu’il reste du chemin à parcourir. Nos actions vont donc continuer jusqu’à la régularisation totale d’Airbnb et des autres plateformes sur la totalité des communes du Pays Basque, et surtout jusqu’à l’adoption par l’agglomération d’une mesure de compensation assez ferme pour stopper l’hémorragie du parc de résidences principales vers les locations de courtes durée version airbnb. Les locations à l’année pour les familles habitant dans la Communauté d’agglomération Pays Basque doivent redevenir un principe au sein de notre territoire.
Les colonnes foncées correspondent aux données extraites j-1 avant nettoyage de la base (le 6 décembre). Les colonnes claires correspondent aux données extraites le jour où la régularisation d’Airbnb a été effective (le 9 décembre). Les bleues correspondent à toutes annonces confondues. Orange : uniquement les annonces non « chambre » donc logements entiers, qu’il y ait ou non un numéro (et qu’il soit bidon ou pas) Marron : uniquement les logements entiers avec le champs « Numéro enregistrement » renseigné, que ce soit un vrai numéro, bidon, ou « bail mobilité » ou « hôtel ». (Travail réalisé sur les annonces en ligne sur Airbnb le jeudi 9 décembre, en collaboration entre Alda, ParisvsBnB et Saint-Malo j’y vis… j’y reste ! )
Cela fait 17 ans que je loue à l année et que je dis que au vu des charges cela ne vaut pas le coup Que le levier doit être la fiscalité je suis contente que quelqu un en prenne conscience. Je ne loue qu’a des jeunes, je ne répercute les augmentations qu’une année sur 2 je rends les cautions dans la semaine, car les salaires d ici sont au minimum. Et pour cela il faut vraiment être convaincue de faire de l utile plutôt que du fric.Bravo pour ce que vous faites