Le Programme Local de l’Habitat prévoit qu’il y aura 14 000 logements vacants en 2026. C’est trop. Chaque logement qui reste inutilisable est une solution en moins pour les habitants, une pression supplémentaire sur un parc déjà insuffisant.
Le PLH prévoit de continuer à construire à un rythme élevé, sur une zone de plus en plus éloignée des bassins d’emplois, en entraînant le risque d’artificialiser de plus en plus de surfaces et d’accroître les déplacements en voiture, les fameux mouvements pendulaires domicile-travail à l’impact social et écologique destructeur.
Pourtant, on peut produire du logement sans forcément construire du neuf. On peut diviser des logements, changer l’usage de différents locaux, construire “la ville sur la ville” et densifier les centre-bourgs.
On peut également aider à remettre beaucoup plus de logements vacants sur le marché locatif qu’on ne le fait aujourd’hui. Comment ? Déjà en identifiant et localisant les logements vacants. Ensuite en assurant l’ingénierie pour débloquer certaines situations complexes causant la vacance des logements en question, en convainquant les propriétaires et surtout en les aidant à remettre les logements sur le marché locatif. En coopération avec l’agglo, les communes, avec des structures comme Soliha, on viserait à sécuriser les propriétaires par des baux à réhabilitation, à mobiliser un fond d’investissement citoyen, à piloter la réhabilitation et la rénovation énergétique des logements, mais aussi la gestion locative…
On peut également intensifier les programmes de récupération de certains logements vacants. Ces programmes peuvent également permettre aux communes et aux collectivités de reprendre la maîtrise du foncier, indispensable pour éviter de nouvelles dérives futures.
Les biens en état d’abandon manifeste
Si un logement, un bâtiment ou un terrain situé à l’intérieur du “périmètre de l’agglomération” d’une commune n’est plus utilisé par son propriétaire, la commune peut exiger du propriétaire qu’il le remette en état et qu’il l’utilise à nouveau. Si le propriétaire ne le fait pas dans un délai raisonnable, la commune peut l’exproprier et récupérer le bien pour y construire des logements. Cette procédure doit être systématiquement utilisée, dès que l’occasion s’en présente.
Les biens sans maître
Il existe en Pays Basque nord des biens dits “sans maître”. A la suite d’une succession ou dans d’autres cas, certains biens se retrouvent sans propriétaires identifiés. Grâce à une procédure très encadrée, tous ces biens peuvent devenir propriétés de la commune ou de l’agglo. Il est urgent de faire un recensement complet de tous les biens susceptibles d’être qualifiés comme étant “sans maître” et d’entamer systématiquement les procédures nécessaires pour les récupérer et les réutiliser.