L’accession possible du RN au pouvoir dès le mois de juillet constitue une menace imminente et sans précédent pour le droit de vivre et de se loger au Pays, et pour nos systèmes de solidarité. On décrypte :

1️⃣ Tout au long du débat sur la proposition de loi Echaniz – Le Meur visant à supprimer les abattements fiscaux injustes et aberrants avantageant les propriétaires louant en courte durée sur ceux qui louent avec un bail de trois ans, le RN s’est révélé être totalement à la solde du lobby Airbnb. S’ils gagnent en juillet une majorité parlementaire, ce sera la fin de cette première avancée qui doit durcir les sanctions contre les multipropriétaires fraudeurs ou limiter la construction de nouvelles résidences secondaires. Ils pourront également revenir sur des protections comme la mesure de compensation anti-airbnb qui, au Pays Basque, permet de protéger les logements à l’année.

2️⃣ À l’Assemblée nationale, le RN s’est opposé aux intérêts des locataires. Alliés des macronistes, ils ont rejeté les amendements demandant un gel des loyers dans un contexte où l’inflation et l’explosion des charges font exploser les postes de dépense des ménages, et où les loyers élevés réduisent le “reste à vivre” à peau de chagrin.

3️⃣ Le RN est porteur d’une proposition de loi particulièrement dangereuse pour le Pays Basque. Actuellement, la loi SRU impose aux communes qui ont entre 3 500 et 75 000 habitants d’avoir entre 20% à 25% de logements sociaux selon les cas. Dans la proposition de loi du RN, seules les communes de plus de 75 000 habitants seraient concernées, donc aucune en Pays Basque. L’arrivée du RN au pouvoir entraînera un arrêt catastrophique de l’obligation de production de logements sociaux sur le territoire, alors que la pénurie à ce niveau est à son comble (une attribution pour 11 demandeurs !).

4️⃣ Le RN a voté pour la loi macroniste Kasbarian Bergé instaurant des condamnations pour les locataires de bonne foi, c’est-à-dire ayant toujours payé leur loyer, victimes de congés pour vente, ne trouvant pas à se reloger et devant rester dans leur logement après la fin de leur bail. On peut s’attendre à d’autres reculs sur ce problème, dramatique au Pays Basque, des congés locatifs.