La crise du logement, c’est entre autres de plus en plus d’habitants du Pays Basque victimes de congés pour vente ou pour reprise. Ils sont dès lors obligés de quitter l’appartement ou la maison qu’ils louaient. La plupart du temps, ils doivent payer plus cher et s’éloigner de leur lieu de travail, quand ils trouvent à se reloger !
Alda a réussi à casser plusieurs de ces congés pour vente, en s’appuyant sur des vices de procédures. Les personnes ou familles peuvent alors rester chez elles, et retrouvent le sourire. Dans le cas de cette mère d’un jeune enfant vivant à Biarritz, son appartement a quand même été vendu, mais avec elle dedans comme locataire. Sans Alda, elle se serait retrouvée à la rue, et son propriétaire aurait encaissé un plus grand bénéfice. Nous sommes là pour rappeler que nos logements ne sont pas des actions en bourse, à acheter ou à revendre sans plus de considération, mais des biens communs que des gens habitent ! Rappelons ici que le congé pour vente n’existe pas en Allemagne, qui ne connaît pas du tout la même crise du logement qu’en France. Là-bas, quand on vend un appartement, c’est avec ses locataires dedans !
Un collectif de victimes de congés pour vente
Des familles et personnes victimes de congés pour vente ou pour reprise s’organisent au sein d’Alda en collectif. Elles sont originaires d’Urrugne, Guéthary, Biarritz, Bayonne ou bien Cambo et demandent un rendez-vous à la Communauté d’agglomération et au nouveau Comité de pilotage territorial pour le logement en Pays Basque. Elles ont en effet des choses à dire et des propositions à formuler. Nous publions ici quelques extraits d’une lettre demandant ce rendez-vous, signée par une quinzaine de personnes ou familles différentes :
« Nous avons pour point commun d’avoir été victimes d’un congé pour vente ou pour reprise. Nous avons ou avons eu 6 mois pour quitter le logement que nous habitions. Avec les mêmes revenus qu’il y a à peine 5 ou 6 ans, nous n’arrivons pas à nous reloger. Ou alors il nous faut partir, loin, voire quitter le Pays Basque. Cette situation cause stress sévère, voire problèmes de santé ou dépression chez certains d’entre nous. Nous n’avions pas d’impayés de loyers, pas commis de dégradations dans nos logements ni connu de problèmes de voisinage. Nous n’avons aucune responsabilité individuelle dans ce qui nous arrive. Nous sommes victimes d’un problème global, public, collectif. À l’instar des personnes qui doivent déménager suite à des catastrophes naturelles, nous nous retrouvons aujourd’hui délogés par une vague, un tsunami, celui de la spéculation immobilière, de la crise du logement. Nous pensons qu’à problème collectif et public doivent être apportées des solutions collectives et publiques. » (…)
« Il faut tout d’abord évaluer le nombre de foyers victimes chaque année en Pays Basque de congés pour vente ou pour reprise. À partir de cette estimation, il faut étudier la manière de flécher, entre l’État, les collectivités locales et les bailleurs sociaux, une partie du parc social pour ce public précis, d’y réserver des contingents spécialement dédiés aux foyers victimes de ces congés pour vente ou pour reprise. Nous pensons également qu’aucun congé pour vente ne devrait être accepté quand le logement vendu est destiné à devenir une résidence secondaire. Le droit à un logement doit passer avant celui d’en avoir deux. Il nous faut plaider auprès des parlementaires une évolution législative le garantissant. Nous demandons qu’aucune procédure d’expulsion ne soit entamée dans le cas des congés pour vente tant que les locataires n’ont pas trouvé à se reloger. Dans le contexte actuel de crise du logement au Pays Basque, le délai de 6 mois est bien souvent totalement insuffisant pour trouver à se reloger. D’ailleurs, le délai considéré par l’État comme anormalement long pour justifier le recours à la procédure DALO est de 3 ans en Pays Basque contre un an seulement dans le reste du département des Pyrénées-Atlantiques. Comment accepter que dans l’autre sens, le délai donné pour quitter son logement après un congé pour vente soit de 6 mois en Pays Basque comme dans le reste du département des Pyrénées-Atlantiques ? » (…)
Le journal d’Alda tiendra informé ses lecteurs des suites données par les pouvoirs publics à cette démarche courageuse et novatrice !