Ce mardi 14 mai à 15H00, une trentaine de militants d’Alda se sont présentés dans une villa du 20, rue de Mouriscot à Biarritz. L’association venait vérifier une fraude à la compensation repérée sur les plateformes de location de meublés de tourisme. En fait, la fraude constatée sur place a dépassé de loin les soupçons initiaux d’Alda.
La cellule d’investigation d’Alda a en effet repéré sur ces plateformes des locations touristiques proposées par Michel Pain ne correspondant à aucune autorisation de changement d’usage. L’une d’entre elles était située au 20, rue Pringle. Deux autres de ces locations correspondaient au 20, rue de Mouriscot. Or, si l’une pouvait se comprendre comme se déroulant dans la résidence principale de M. Pain et ne nécessitant donc pas d’autorisation de changement d’usage (si les locations n’excédaient pas 120 jours), l’autre concernait un studio et se faisait elle également sans aucune autorisation de changement d’usage.
De découvertes en découvertes
Plus étonnant, Alda n’arrivait pas à trouver trace de ce studio au cadastre. Voulant en avoir le cœur net, les représentants de l’association se sont donc déplacés sur les lieux, ainsi qu’au 20, rue Pringle. Ils ont sonné chez M. Pain en même temps que d’autres membres de l’association recherchaient le fameux studio. Avec succès puisqu’ils en ont même découvert deux. L’un, repéré sur les plateformes de locations touristiques, est loué jusqu’à la fin juin à un couple de jeunes travailleurs en CDI à qui a été établi un bail mobilité, tout à fait illégal donc.
Les militants d’Alda ont découvert dans le second studio une dame qui le loue pour 600 euros par mois depuis plus de 5 ans, le tout sans bail et sans quittances de loyer. Son propriétaire M. Pain lui a même demandé de quitter les lieux en juin, sans autre forme de procès. Alda l’a informée de ses droits et lui a indiqué qu’elle a de fait un bail verbal qui vaut pour trois ans, renouvelable par tacite reconduction. Elle n’a donc aucun besoin de quitter les lieux en juin, ce qui tombe bien car la dame n’avait encore trouvé aucune solution de relogement.
Au 20, rue Pringle, les représentants d’Alda ont découvert un couple de retraités, eux également titulaires d’un bail mobilité évidemment illégal, et devant quitter les lieux en juin.
Arrivée de la police
Le propriétaire multifraudeur, informé des différentes infractions et violations de lois constatées, a indiqué « qu’il en avait rien à foutre », a menacé les militants d’Alda et tenté de s’en prendre à l’un d’entre eux sans succès. Il appelé la police qui est très vite arrivée en nombre sur les lieux. Les représentants d’Alda se sont étonnés devant les officiers de police présents du sentiment d’impunité dont semble se prévaloir M. Pain et leur ont signalé les tentatives d’intimidation auxquelles il s’est livré auprès des locataires ayant répondu aux question d’Alda.
Signalement du propriétaire aux autorités concernées
Les représentants d’Alda ont mis en contact la locataire sans bail écrit avec une avocate spécialisée dans les contentieux logement, pour lui demander d’assurer sa défense, de faire établir un bail écrit et de voir comment récupérer l’argent perdu pendant ces 5 années où elle n’a pas pu toucher les APL du fait de cette situation. Ils ont appelé la sous-préfète en charge du logement pour lui décrire la situation découverte sur place et vont sans tarder adresser un signalement de ces 3 baux frauduleux au Comité de lutte contre les baux frauduleux et au procureur de la République. Enfin, Alda va signaler à la mairie de Biarritz l’existence apparemment non déclarée de ces deux studios, et l’informer de la location touristique sans autorisation de changement d’usage de deux logements, l’un au 20, rue de Mouriscot et l’autre au 20, rue Pringle.
Le plus choquant, lors de cette super ekintz d’Alda, c’est moins l’agressivité débile du serial fraudeur que l’attitude très complaisante des flics gradés envers ce proprio dont la propriété PRIVÉE est envahie par une horde de manifestant-es. Txetx avait beau leur expliquer que pour visiter les locataires il nous fallait bien passer, sans dégradation aucune, par cette propriété, on les sentait vraiment très contrariés. Les raisons pour lesquelles nous intervenions ne semblaient pas les intéresser. Le pire c’est quand Véronique, la locataire en pleine détresse, s’est retrouvée seule, assise, entre 2 rangées de flics. Quand le proprio essayait de s’approchait d’elle pour la menacer, il était gentiment repousser. Après leur avoir fait remarquer qu’elle était terrorisée, une des 3 policières s’est approchée d’elle, au bout de 20mn quand même, pour lui parler. Comment peut-on rester si indifférent-e face à la détresse d’une victime, quel manque d’humanité! Le Ministère de la Justice organise paraît-il des formations de soutien aux victimes …mais certainement facultatives! Bref, le nombre de féminicides n’est pas près de chuter dans ce pays des gardiens de la paix!