La “précarité énergétique”, c’est un terme qui peut paraître compliqué pour décrire quelque chose que beaucoup de personnes vivent pourtant au quotidien : avoir du mal à payer ses factures de chauffage, dépenser une très grosse part de son petit budget pour payer ses factures d’énergie, avoir froid dans son logement malgré le chauffage, ou faire le choix de ne pas chauffer parce qu’on n’a pas les moyens…

👀 Dans la résidence Hiri Artea à Bidart, les habitants réclament depuis plusieurs années un plan de rénovation auprès de leur bailleur Office 64. Ils n’en peuvent plus de “chauffer leur logement pour rien, de payer des factures hors de prix pour chauffer l’extérieur et vivre dans des appartements gelés.”

Les fenêtres qui laissent passer l’air

À Hiri Artea, le problème principal c’est les fenêtres et les portes fenêtres qui laissent passer l’air et qui gondolent, gonflent ou dégonflent selon les moments… Tous le disent, “quand on passe les mains autour des fenêtres, on sent l’air qui passe” et chez certains on peut même passer y glisser son petit doigt. La situation est encore pire pour les appartements situés sous les toits ou au-dessus des caves et qui subissent encore davantage les conséquences du manque d’isolation.

        

Le chauffage qui ne chauffe pas

De plus, quand les locataires allument leur chauffage, il marche très mal : ils ont froid et ont même des problèmes d’humidité pour certains. Il y a un vrai problème d’entretien du système de chauffage. Les habitants soulignent qu’il n’y a pas de suivi par le bailleur pour s’assurer que le travail est bien fait par les prestataires alors qu’ils payent les charges d’entretien.

Beaucoup ont donc fini par faire le choix de ne plus chauffer leur logement, ou alors avec un chauffage d’appoint, ou seulement quand c’est nécessaire… c’est-à-dire quand ils ont des enfants en bas âge ou que leurs enfants ou petits-enfants viennent leur rendre visite…

       

S’adapter comme on peut, et subir

Tout le monde est bien conscient des conséquences de ne plus chauffer. Déjà, le froid parfois insupportable. Mais aussi les conséquences sur la santé, sur l’état de l’appartement… Ils sont donc nombreux à chauffer de temps en temps pour que leur appartement ne s’abîme pas mais pas assez pour ne pas subir l’inconfort. Nathalie, par exemple, a des problèmes de dos qui empirent avec le froid.

        

En plus de s’être armés de pulls, plaids, ponchos… chacun essaye de se débrouiller comme il peut pour garder un peu de chaleur dans son logement. Quasiment tout le monde a installé de gros rideaux devant ses portes et ses fenêtres ou mis des joints en mousse tout autour pour empêcher l’air de passer. Certains se sont équipés de couvertures électriques ou de chauffages d’appoint pour essayer de réduire les factures et d’avoir un chauffage plus efficace. Tous ces investissements coûtent cher aux locataires et Philippe conclut la discussion un sourire en coin : “Sinon j’ai le chat qui vient me réchauffer, il faut prendre un chat”.

En France, selon la Fondation Abbé Pierre, ce sont 12 millions de personnes qui vivent la même chose que les habitants d’Hiri Artea et sont en situation de précarité énergétique. Il y a une vraie urgence à investir massivement dans la rénovation des logements !