Que cache le refus des 2 principaux offices HLM du Pays Basque de laisser siéger les représentants de la liste Alda ayant remporté les dernières élections HLM dans leurs bureaux et commissions d’attributions des logements ? Après HSA, le Conseil d’administration d’Office 64 a préféré les représentants des listes CLCV et AFOC ayant respectivement fait 17,05 et 9,77 % aux dernières élections pour représenter les locataires plutôt que ceux de la liste Alda qui a remporté à elle seule 39,14 % dans ce scrutin à 8 listes. Alda annonce que l’année 2023 sera chaude et qu’elle se battra pour que le vote des électeurs HLM, tout comme leur avis et leurs intérêts en général, soit enfin pris en compte et respectés par HSA et Office 64.
Tous les 4 ans, les postes de représentants des locataires au bureau, à la Caleol (commission d’attribution des logements) et à la CAO (commission d’appel d’offres) sont renouvelés par les conseils d’administration d’HSA et d’Office 64 pour tenir compte des résultats des élections de représentants des locataires HLM se tenant juste avant.
En Pays Basque, les résultats ont été sans appel et ont permis de dégager des majorités absolues, donc claires et dénuées de toute ambiguïté. Alda a remporté à elle seule 52,76 % chez HSA, dans un scrutin à 7 listes, ce qui constitue un exploit dont on ne doit guère trouver d’exemple comparable chez les autres bailleurs sociaux de l’hexagone. Chez Office 64, Alda a recueilli 39,14 % dans un scrutin à 8 listes, loin devant ses autres compétiteurs. Office 64 étant, contrairement à HSA, présent sur tout le département, et Alda n’agissant et ne menant campagne que dans la partie basque de ce département, et ne présentant de candidats que de la partie basque, on peut parier qu’elle y recueille également la majorité absolue des suffrages, sans doute à un niveau plus élevé encore que chez HSA.
A quoi servent ces élections ?
Et pourtant, le conseil d’administration d’Office 64 réuni ce mardi 20 décembre a élu les membres de l’AFOC (ayant recueilli 9,77%) et de la CLCV (ayant recueilli 17,05%) comme représentants des locataires au bureau et à la Caleol Pays Basque, barrant ainsi la route aux élus de la liste arrivée largement en tête qui se positionnaient sur ces 2 seules commissions. Tout s’est passé comme lors du CA d’HSA du jeudi 15 décembre, où les élus politiques le composant avaient voté en bloc pour le même homme, Serge Darnauthandy de la CLCV qui ne représente que 16,47 % des votes des locataires, aux trois commissions (bureau, Caleol et CAO) barrant ainsi la route aux 2 candidates de la liste Alda pourtant forte de 3 fois plus de suffrages de locataires.
Pire encore, le conseil d’administration et son président Claude Olive ont rejeté la proposition d’Iker Elizalde, conseiller départemental EHBai et membre du CA d’Office 64, de procéder à un vote à main levée comme l’autorise le règlement.
Les élus d’Alda chez Office 64 ont à leur tour claqué la porte du conseil d’administration d’Office 64, refusant de cautionner ce simulacre de démocratie. Ils ont donné une conférence de presse dans le hall du siège de l’office HLM.
« Pourquoi se fatiguer à organiser des élections de représentants des locataires HLM si ce n’est pas pour en tenir compte ? » s’est indigné Jean-Baptiste Diger, un des élus Alda qui se présentait au bureau d’Office 64, poursuivant ainsi : « Le CA d’Office 64 n’a qu’à désigner tous les 4 ans l’association des locataires qui lui convient le mieux sans faire croire aux locataires que leur avis va être considéré ».
Que veulent cacher les élus du Pays Basque et du département ?
Fabienne Cazenove, l’autre élue d’Alda au conseil d’administration d’Office 64, qui se présentait à la Caleol Pays Basque, interpelle quant à elle les élus du Pays Basque et du département des Pyrénées-Atlantiques : « Qu’avez-vous à cacher à vos locataires sur le fonctionnement et les décisions des bureaux et Caleol pour vouloir ainsi en écarter la liste qu’ils ont majoritairement choisie pour les représenter ? C’est d’autant plus incompréhensible et préoccupant chez Office 64 qu’elle a deux Commissions d’attribution des logements, la Caleol Pays Basque à laquelle Alda candidatait, et la Caleol Béarn où aurait pu siéger une des listes minoritaires. Pour rappel, Alda ne présentait de candidats que dans 2 des 4 commissions d’Office 64. »
L’élue d’Alda s’est également adressée à la CLCV et à l’AFOC : « Nous nous interrogeons sur les connivences établies par la CLCV et l’AFOC avec ces élus politiques qui permettent ainsi à ces organisations minoritaires d’empêcher la représentation majoritaire des locataires HLM de siéger dans les commissions où se joue leur quotidien et leur avenir. Et de remporter avec 17 % des voix pour l’une et 10 % pour l’autre la totalité des sièges de représentants des locataires à pourvoir chez HSA et Office 64, quand Alda avec plus de 50 % n’en n’a donc aucun ? »
Malika Peyraut, coordonnatrice d’Alda, a quant à elle alerté sur les conséquences dévastatrices de ces décisions des 2 CA d’HSA et d’Office 64 : « Ce refus sans appel de laisser la liste représentant la majorité absolue des locataires du Pays Basque siéger dans les 2 commissions d’attribution des logements de ce territoire pose un vrai problème, car dans ce territoire sous tension, il n’y a qu’une attribution pour 6,5 demandes de logements social. Les décisions, ou refus, d’attribution et de mutation de logement qui seront prises lors des 4 ans à venir seront forcément entachées de suspicion. »
La co-présidente d’Alda Ainize Butron a conclu la conférence de presse par un clair avertissement : « Alda ne compte absolument pas en rester là et se battra pour que le vote des électeurs HLM, tout comme leur avis et leurs intérêts en général, soit enfin pris en compte et respectés par HSA et Office 64. L’année 2023 sera chaude ! »