Alda et Bizi ont défilé ensemble sous une pluie battante à Bayonne au sein de la traditionnelle manifestation du 1er Mai. Avec leurs animations et mises en scène décalées, les deux associations appelaient très sérieusement à “Taxer les riches” pour financer à la fois la justice sociale et la métamorphose écologique.
“Taxons les riches”, c’est avec ce mot d’ordre qu’un cortège festif, humoristique et déterminé, organisé par Bizi et Alda, s’est élancé dans les rues de Bayonne ce mercredi 1er mai 2024. Les pancartes brandies dans la foule déclinaient cet appel : “Oui à l’État social, oui à la justice fiscale”, “Taxons les riches, finançons la métamorphose écologique” ou encore “Soutenons les locataires, pas les actionnaires !”.
Une distribution de faux billets de 60 milliards d’euros informait les passants des propositions concrètes à mettre en œuvre : “De l’argent, il y en a ! Les 6 mesures proposées par ATTAC (*) pourraient immédiatement rapporter 60 milliards si ce gouvernement avait la volonté de faire payer les plus riches, au lieu de s’en prendre systématiquement aux classes moyennes et populaires.”
Un petit groupe n’est pas passé inaperçu, arborant costumes chics et masques de Bolloré, Arnault, Pouyanné, Le Maire ou encore Bettencourt. Ils ont ainsi défilé les poches pleines de (faux) billets avec les revendications “Les actionnaires avec Bruno Le Maire”, “Vive les premiers de cordée”, “Travaillez plus pour nous faire gagner plus !”, sous les regards amusés des manifestants.
Mais pour les organisations Alda et Bizi, il s’agissait de mettre à profit ce 1er mai pour faire passer un message tout à fait sérieux. “Alors que les inégalités se creusent toujours davantage et que l’inflation pèse sur le niveau de vie d’une grande partie de la population, le gouvernement ampute les budgets qu’il faudrait au contraire augmenter tels que ceux de la transition écologique, de l’isolation thermique des bâtiments, de la production de logements sociaux, de la santé et de la solidarité sociale” a ainsi rappelé Ainize Butron, co-présidente d’Alda. Elouan Trichard, coordinateur de Bizi, dénonçait quant à lui : “L’État laisse prospérer les plus riches et les grandes entreprises, et serre toujours plus la vis pour les classes moyennes et populaires. Ça ne peut pas durer, il faut taxer les riches pour redistribuer et financer à la fois la justice sociale et la métamorphose écologique.”
(*) Imposer l’ensemble des superprofits (10 à 20 milliards d’euros de recettes), instaurer une taxation unitaire contre l’évasion fiscale (18 milliards d’euros), restaurer un véritable impôt sur la fortune (10 milliards d’euros), mieux imposer la transmission des gros patrimoines (5 à 10 milliards d’euros), revoir les niches, fiscales et sociales (15 à 20 milliards d’euros), rendre la fiscalité plus progressive par une juste imposition des revenus financiers (environ 2 milliards d’euros)